dimanche 22 juillet 2007

Pirates!

Non je n'ai pas volé de recettes de galettes au chouchen à de pauvres bigoudènes, je suis quelqu'un de bien élevé tout de même. Non cette insulte provient en fait d'une bonne partie de l'industrie du disque qui dis que ceux qui téléchargent sont en train de détruire cette industrie. Il est vrai que les ventes semblent chuter: -11% en 2006 par rapport à 2005 par exemple selon le SNEP (le Syndicat National de l'édition Phonographique ) qui regroupe les plus gros labels français. Je dois avouer que ce raisonnement ultra-simpliste de la plupart de labels et de beaucoup d'artistes me laisse songeur.

Même pas l'amorce d'une remise en question si ce n'est sur l'offre légale en ligne notoirement insuffisante. J'aimerai bien avoir le détail des ventes de disques pour voir ce qui baisse le plus. Je me demande comment l'industrie du disque peut faire celle qui ne savait pas, celle qui est surprise, celle qui ne l'avait pas venu venir... La plupart des albums sont vendus aujourd'hui entre 16 et 20 euros autant dire une véritable petite fortune. Ets il donc si étonnant que les gens ciblent leurs achats? Est il étonnant que je télécharge quasiment toujours un album avant de l'acheter? Déjà que ce n'était pas agréable de se faire arnaquer avec un album nul à chier ou une compil qui ne dit pas son nom à l'époque où beaucoup d'albums étaient à 80f (si si, même à la FNAC! C'est dire!) mais alors à 18 euros... c'est le genre de choses qui me couperait presque l'appétit. Je ne blâme pas l'euro mais bien les labels et les distributeurs. Alors oui maintenant je télécharge le plus souvent avant d'acheter, mais je télécharge aussi des choses que jamais de la vie je n'aurai achetées, des albums qui m'intriguent et qui finiront soit dans un coin de mon disque dur soit qui me donneront envie d'acheter quelque chose que je n'aurai jamais cru acheter etc etc...

Moi j'admire ceux qui arrive à faire une corrélation entre les téléchargements et les ventes. Oh bien sûr que des gens se sont arrêtés d'acheter car tout est devenu gratuit, mais ce n'est de loin pas le cas de tous ceux qui utilisent peer to peer ou autres. Déjà parce que le support MP3 (ou MP4 maintenant) c'est bien pour le baladeur mais encore faut il que l'ordi ou le disque dur externe tiennent le coup. Un cd est un objet plutôt solide pour peu qu'on ne l'utilise pas pour faire fuir les oiseaux et en plus ça peut être un bel objet! D'ailleurs c'est ce qui fait que je n'achète pas de musique en ligne: le prix est quasiment le même que celui du support matériel sans avoir de sécurité avec. Si l'industrie croie qu'elle s'exonère de toutes remises en question en mettant son catalogue en ligne, elle se met le doigt dans l'oeil jusqu'au cubitus (je dis cubitus parce que ça me fait délirer comme nom). Alors évidemment il faut payer les salariés, les taxes, les frais de com' et encore plein de choses très coûteuses mais je ne vais pas me mettre à acheter des daubes ou des albums à 32 euros en import tout ça par charité.

Alors évidemment se pose le problème de la rémunération des artistes. Les plus gros vendeurs se plaignent de constituer le gros des téléchargements et c'est apparement vrai mais pourtant ils continuent à beaucoup vendre. Je me souviens avec émotion de la photo de mon bon député-maire, Michel Sordi, posant aux côtés de Jean Jacques Goldman (le pauvre, Emule l'a surement mis sur la paille) pour nous vanter ses mérites concernant le vote de la fameuse loi DADVSI qui reste à ce jour certainement la loi la plus répressive au monde concernant le téléchargement. D'ailleurs conscient de cela, notre bon et omniscient présidentissime a apparment confié une mission à son conseiller culturel George-Marc Benhamou (encore un traumatisé de l'homme providentiel) qui viserait à mettre en place le système dit du filtrage qui déconnecterait les pirates des sites permettant de télécharger. Encore une brillante idée impossible à mettre en place sans l'aide des fournisseurs d'accès et encore, ce n'est même pas sûr. Et puis ça ne prend pas en compte les gens n'utilisant pas le peer to peer mais les blogs musicaux ou les sites persos.

Pourquoi persister à vouloir maîtriser quelque chose qui sera toujours en avance sur les institutions? Pourquoi avoir refusé la licence globale qui aurait permis un afflux d'argent compensant une bonne partie de la baisse des ventes? Alors on nous dit qu'on ne saurait pas comment la répartir, pourtant certains artistes et labels semblent avoir des idées là dessus, ou semblent en tous cas ouverts en dialogue, si j'en crois certaines pétitions ou associations. La gratuité sur le net ne détruira jamais l'industrie du disque, il faut juste qu'elle en prenne conscience, accepte la licence globale et s'interroge sur ce qu'elle vend en ce moment et sur comment elle le vend. On télécharge aussi énormément de films sur le net et pourtant que je sache les chiffres dans les salles ont plutôt été bons ces dernières années. Je suis prêt à payer un prix raisonnable si je pense que ce que j'aurai en échange vaut ou peut valoir le coup. Aujourd'hui l'industrie du disque nous vend à prix d'or des godemichets cloutés et elle crie au meurtre quand on a l'impudence de demander un peu de vaseline...

site du SNEP: http://www.disqueenfrance.com/default.asp

site des Audionautes: http://www.audionautes.net/

site de l'ADAMI: http://www.adami.fr/portail/index.php

pétition pour la licence globale: http://www.lalliance.org/phpPetitions/index.php?petition=1&signe=oui

blog de Michel Sordi: http://michel.sordi.over-blog.com/

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais ça c'est l'industrie : on produit beaucoup, pour vendre beaucoup, quitte à ce qu'au milieu de la production il y ai un pourcentage parfois non négligeable de pièces défectueuses. Ici en l'occurrence, ce sont plutôt des grosses bouses que des pièces défectueuses. L'absence de vente sur un certain nombre de CD, entraine de facto une augmentation du cout des autres CD pour compenser les pertes sur les bouses produites et qui n'ont aucun intérêt.
Par ailleurs, l'industrie du disque oublie qu'au moment où les CD sont sortis, beaucoup de personne se sont achetés en CD ce qu'ils possédaient en vinyle. Ainsi, certaine personne (beaucoup en fait) se sont refait leur collection de standards dans le nouveau format. Mais aujourd'hui, 20 ans ou presque après la sortie du CD, ces collectionneurs ont leur médiathèque à nouveau pleine.
Il serait donc assez intéressant de voir dans quelle mesure la vente de nouveauté baisse et si ces 11% de baisse (mon Dieu, sans doute le nabab du disque ne pourront-ils pas s'acheter un 20e maison à Malibu cette année...) ne s'expliquent pas par l'écroulement de la vente des standards.
Enfin, je te rejoint totalement sur l'idée que les catalogues de vente en ligne ne sont pas encore suffisamment fourni et sur le fait que le prix de ces ventes en ligne ne sont pas suffisamment inférieurs à ceux dans les magasins. Mais ce dernier point s'expliquent très facilement : un CD aujourd'hui à la fabrication ne coute quasiment rien à une maison de production. Et quand je dis quasiment rien, c'est vraiment une poignée de dollars (ou d'euros c'est comme on veut on choisit). Le prix de revient du support CD dans le cout total de la production d'un disque musical est ainsi insignifiante (en fait, même les droits d'auteurs et la part de ce que va toucher l'artiste est plus faible que ce que touche le producteur). Par contre, les couts de distribution et logistique sont eux partiellement et substantiellement grevés et là les maison de production ont matière à faire des efforts. Malheureusement ce n'est pas le cas et en attendant, je garde mes vinyles.

Bigbenny a dit…

Merci Nao, que dire de plus?
Il est vrai que moi aussi j'achète le plus souvent des classiques en Cds. Il est plutôt rare que j'achète quelque chose qui vient de sortir ou alors c'est souvent par le biais de labels indépendants tant l'offre en rap français par exemple est limitée et caricaturale.
J'ai assez peu de vynils sauf en ce qui concerne les 45t de reggae et ragga mais là c'est plus culturel qu'autre chose.