vendredi 14 mars 2008

Le silence de l'agneau... du Poitou Charentes, élevé sous la mère (origine France) Label Rouge, 9 euros 95 le kg TTC.

Un titre pour signifier que oui j'ai été absent longtemps et aussi un clin d'oeil à la préoccupation du moment, le pouvoir d'achat.


J'ai été absent pour plusieurs raisons mais la principale est que je n'avais aucune envie de parler politique en ce moment. Je suis dépité par l'action du gouvernement mais je m'y attendais, l'hyperprésence passée de notre bon président-souverain a manqué de peu de me dégoûter à vie de la chose publique et puis que dire que je n'avais pas déjà dit? Il y avait bien la loi sur la rétention de sûreté qui est une honte pour notre pays, mais ça, beaucoup de gens l'ont dit et mieux que moi. Je ne peux que vous incitez à lire les déclarations du président Badinter à ce sujet, c'est tout à fait ce que je pense, mais dit de manière bien plus brillante et convaincante que je ne le ferai jamais. Après il y a eu la décision du Conseil constitutionnel qui rend la loi de fait presque inopérante mais manque clairement de courage. Il serait temps que le Conseil soit surtout formé de professionnels de la chose juridique (magistrats, professeurs...) et que leur élection fasse l'objet d'un consensus apte à les dégager de toutes considérations politiques dans leurs décisions. Et que dire des insanités proférées par les deux belles têtes de cons que sont Yves Jego et Nadine Morano? Si on est contre la loi, contre sa rétroactivité et bien c'est qu'on est du côté des assassins et qu'on veut bien évidemment que les pédophiles violent à tout va... Ben tiens, rien que ça. Au lieu de gueuler comme des putois, s'ils veulent réduire les cas de récidive qu'ils commencent enfin par donner les crédits nécéssaires aux services psychiatriques de l'administration pénitentiaire (et à tous les services psychiatriques tout court). M'enfin bon, tout a déjà été dit là dessus et comme dit, beaucoup arriveront à dire ce que je pense bien mieux que je ne pourrai jamais le faire.




Alors de quoi pourrais je bien parler? Des élections? Ben que dire si ce n'est qu'en tant que militant socialiste, je ne puis qu'être satisfait de la tournure que prennent les choses. Plus particulièrement, j'espère que M. Ries sera élu maire de Strasbourg Dimanche soir et qu'il en sera de même pour Pierre Freyburger à Mulhouse. Dans ma chère ville de Cernay, pas de surprises, un député UMP réélu maire pour un 3ème mandat il me semble et ce au 1er tour avec un score de 75%. Aux cantonales, les candidats indépendants ou de gauche font des scores honorables mais ce sont surtout des considérations géographiques qui ont influencé les votes: il faut que telle grande ville du canton ait un conseiller général puisque telle autre a déjà un député et un conseiller général. Les programmes? Bah, on a pas le temps de les lire, et puis de toutes façons comme me disait mon voisin ce matin, ça sert à rien, ça change rien. Donc autant pas aller voter, ou se décider pour un candidat qu'on connait sans faire véritablement attention à ce qu'il propose... Ben oui, ça sert à rien alors autant ne rien faire. Si certains réfléchissaient un peu, ils verraient bien vite que la seule manière pour que cela change comme ils le souhaitent, c'est qu'ils aillent voter, qu'ils s'impliquent, lisent les programmes, disent ce qu'ils en pensent, voir même mieux, qu'ils se présentent! Mais bon, je ne désespère pas que ça finisse par rentrer dans quelques crânes. Bref, les élections, le gouvernement, tout ça c'est fait. De quoi pourrais je parler maintenant? Musique? En ce moment, j'écoute des chants grégoriens et les mixtapes de Seth Gueko... Difficile de trouver une logique ou lien entre les deux, si ce n'est que j'aime bien ça. Donc on va passer là dessus.




Histoire? Je le ferai quand j'aurai le temps, c'est un sujet sérieux, qui me passionne et qui donnera lieu certainement à des posts à rallonge. Sport? Mouais, pas grand chose à dire... L'OM m'a encore réservée une de ces soirées européennes où la colère a succédé au découragement. Mais je commence à avoir l'habitude. Je suis devenu un véritable porte poisse pour les équipes que je supporte dans tous les sports, je vous donne une petite liste qui vous donnera l'ampleur de mon pouvoir de gros poissard : l'OM donc, l'Inter de Milan, le Stade Toulousain, les Chicago Bulls, les Denver Broncos, l'Avalanche du Colorado, la SIG, le FCM Basket, les Scorpions de Mulhouse, le Brésil (foot), les All Blacks, le XV de France... Toutes des bonnes, voir des très bonnes équipes mais elles ont toutes loupé quelque chose ces dernières années. Je sais pas combien de "Mais putain, c'est pas possible!" ou de "On leur a chié dans la tête ou quoi?" ou bien encore de "C'est quand même une belle bande de mains dans les poches!", j'ai dû hurler devant mon téléviseur depuis quelques temps. Bref, on va passer à autre chose pour le moment. Bud Spencer alors? Hé ben justement, dernièrement la chaîne NT1 a passé le monumental: Quand faut y aller, faut y aller!







Le scénario a été écrit par un accroc au LSD: Bud Spencer sort de taule parce qu'il n'y a plus de places et qu'il mange trop. De l'autre côté, on a Terence Hill qui fait du roller (avec de superbes Nike qui aujourd'hui vaudraient une fortune) sur une route en écoutant de la country, en mangeant des bananes et en buvant du 7up ou du Sprite. Il fait du stop, une décapotable s'arrête, le conducteur est en fait une charmante conductrice, il la saute (on nous montre rien hein, c'est quand même une comédie grand public) mais apparement c'est un mauvais coup puisqu'on le retrouve tout de suite après en train de continuer à faire du roller sur la route. Là il manque de se faire renverser par un camion. Après avoir injurié les conducteurs en leur disant qu'il leur gardait un chien de sa chienne, il arrive à un dinner sur le bord de la route. Hé là, quelle ne fut pas sa surprise de voir que le camion qui lui avait joué un tour pendable était garé sur le parking. Il est bien décidé à se venger de ces vils conducteurs du dit camion! Heureusement pour lui, Bud avait décidé de s'arrêter ici pour manger une ou deux vaches et vider cinq ou six tonneaux de bières. Par un numéro de ventriloquie qui ferait passer Tatayet pour une paire de moufles incomplètes, Terence fait dire aux deux conducteurs du camion que Bud devrait surveiller sa ligne. Je vous laisse imaginer la suite: baffes, baffes et re baffes. Ensuite, ils partent tous les deux avec le camion des deux malheureux, mais pas de chance, ils se trouvent que ces derniers sont des criminels recherchés. Nos deux héros sont arrêtés par erreur mais s'en sortent grâce à un stratagème que n'aurait pas renié Sun Tzu en son temps! Après tant de péripéties, ils arrivent à un aéroport, et là, après une scène d'anthologie dans les toillettes, ils tombent sur une sacoche pleine de billets. Croyant devenir riches, ils vont en fait être confondus avec les meilleurs agents que la CIA possède. S'enfonçant dans leurs mensonges pour se couvrir, ils sont envoyés en mission à Miami pour démasquer le mystérieux K1. Après qu'on leur ait inséré une puce sous la peau, les voilà partis à Miami. Pour le bien de leur mission, ils se font passer pour deux millionaires texans en vacances: ils arrivent dans une énorme Cadillac dorée, avec des cornes dorées sur le capot et des selles comme sièges. De plus, ils ont à l'arrière une remorque dorée qui transporte une vache. La classe internationale! Puis ils doivent lutter contre le chef du service de sécurité de K1 qui se trouve être un dandy sur le retour accompagné d'une femme de 2m habillée comme une pute et qui n'a rien à envier à Bud au niveau des baffes. Après moults péripéties, ils trouvent enfin l'entrée du repaire de K1: les toillettes d'un dinner (une idée fixe chez les italiens faut croire) qui se trouvent être un ascenceur ultra-perfectionné qui va jusqu'au repaire de l'ennemi: un paquebot! Oui, oui, l'ascenceur va de la terre au paquebot, c'est pas la classe ça? C'est autre chose que James Bond, non? K1 se trouve être une sorte de Pavarotti poivre et sel habillé à la mode chinoise. Il dispose d'une armée de marins portant la cagoule. Ils dévoilent son plan diabolique aux deux espions avant de leur régler leur sort, du moins le pense t'il. Il va envoyer une navette dans l'espace qui va libérer un satellite qui, par je ne sais quel moyen que j'ai oublié ou que je n'ai pas entendu occupé que j'étais de me retenir de ne pas me pisser dessus de rire, un satellite donc qui devait faire disparaître les chiffres... C'est pas beau ça? Enfin bref, après des baffes et du rire, tout finira bien. Si après ça, vous ne devenez pas fan, c'est que vous êtes soit con, soit que vous êtes Nadine Morano et que vous avez donc autre chose à faire que de lire mon blog.

J'espère vous avoir donné envie! Bref, Bud c'est fait. Que me reste t'il? Et bien moi. Oh ben moi, pas grand chose à dire. Je me suis mis au régime, je vais essayer de perdre ses rondeurs qui font mon charme et me valent une grande renommée dans le petit monde des fabricants de caleçons extra larges. Je mange sain, et je vous garantie que c'est pas la fête tous les jours, je soulève de la fonte, à tel point que j'ai même du mal à aller faire pleurer le colosse après une séance, et je marche. Oui je marche et seul avec ça mais le premier qui me chante du Goldman, je lui saute sur la cage thoracique à pieds joints. J'ai même acheté des chaussures de marche, alors pour vous ça ne veut peut être pas dire grand chose, mais pour moi ça veut dire beaucoup (pour Michel Berger, c'est le même tarif). Tous ceux qui me connaissent, savent le dégoût que j'ai longtemps eu pour la marche: inutile, fatiguante, perte de temps, loisir de vieux ou de hippies... Et bien mon sentiment commence à évoluer, mais bon, rien n'est gagné. Le moindre écart dans mon régime me fait perdre le bénéfice de jours d'exercices et d'efforts sur le plan nutritionnel. Il est vrai que c'est surtout mon puissant cortex que je dois entraîner à rester sérieux et concentré sur l'objectif tant il est vrai que "Video Meliora Proboque, Deteriora Sequor" (je vous traduis pas, ça vous fera pas de mal un peu de recherche bande de branleurs).

lundi 21 janvier 2008

Basket, bières et petites pépés...

Tout d'abord bonne année et bonne santé à vous tous, lecteurs chéris. Je vous souhaite le meilleur pour vous et vos proches!

Ca faisait longtemps, n'est ce pas? Je sais, je sais: je suis un peu fainéant. Mais bon, si vous rajoutez à cela les partiels, les fêtes et une vie sociale que je me dois de ménager, vous comprendrez et pardonnerez mon absence. C'est vrai qu'en plus il y a tant à dire en ce moment, surtout au niveau politique. Mais de ça, on en reparlera plus tard. Je vais d'abord vous parlez d'une de mes passions qui a s'est faite jour même bien avant que ne poussent mes premiers poils sur mon torse viril et puissant: le basketball. Je suis un fan de ce sport: pas un jour sans lecture d'articles sur la NBA, la Pro A, l'Euroleague; pas un jour sans un compulsage frénétique des boxscores NBA et maintenant que la télé me le permet, pas un jour sans visionnage d'un match ou, tout du moins, de larges extraits de matchs. Je ne saurai vous dire exactemment comment cette passion m'est venue. Je pense que cela doit être grâce à un match de Michael Jordan. Cela expliquerait la fascination que j'éprouve pour ce joueur: le meilleur de tous les temps sans aucun doute, 6 fois champion avec les Bulls de Chicago, membre le plus éminent de l'équipe ayant le meilleur record de saison régulière de tous les temps, 5 MVP de la ligue, 10 fois meilleur marqueur, 1 fois meilleur défenseur, en 6 participations aux Finals (toutes gagnées donc) 6 titres de MVP de ces Finals, 3 fois MVP du All Star Game et vainqueur à deux reprises du Slam Dunk Contest...

C'était le joueur absolu: complet, intelligent, une volonté hallucinante de tout gagner tout le temps et tout ça, avec un physique hors du commun. Le vainqueur parfait en somme. Là où il faut un brin relativiser, c'est qu'il a été aidé par un des meilleurs joueurs de l'histoire, Scottie Pippen, et qu'humainement, il semble que ce n'était pas franchement le gars le plus sympa de la création. Mais bon, pour Pippen, qui d'autre que his airness pouvait se permettre de faire de ce joueur, membre du club très fermé des 50 meilleurs joueurs de l'histoire de la NBA, son lieutenant, son second, son aide de camp? Personne. Dans n'importe quelle autre équipe, n'importe quelle autre contexte, Pippen aurait été le franchise player, la star. Il le fût d'ailleurs à Chicago durant la vraie fausse retraite de MJ (parti se ridiculiser au baseball pour tenir une promesse faite à son père qui venait de se faire assassiner par de minables voleurs de voiture). D'ailleurs tous les fans de Chicago (dont je fais partie, je dis ça pour les non-comprenants) se souviennent du dunk MONSTRUEUX que Pippen fera sur la tête de Patrick Ewing lors du match 6 des demi-finales de Conférence Est en 1994 (malheureusement perdues). Pour ceux qui auraient oublié, voilà un lien vers une petite piqure de rappel: http://www.youtube.com/watch?v=ETzpRdC6WS8.

Enfin bref, j'admirais énormément Jordan, je vénérais les Bulls de Chicago et ça n'a pas changé en fait. Mais en plus de tout ça, j'ai toujours adoré jouer à ce sport. J'ai plutôt un physique de pilier de bar rugbyman du dimanche mais, nom de Dieu, je kiffe être sur un terrain et donner des coups de popotin pour me faire une place dans la raquette. Enfin bref, je suis un passionné de basket. Du coup, le net m'est bien utile. J'y trouve beaucoup d'infos, de vidéos et surtout je peux en discuter avec d'autres passionnés. Je fréquente assiduement les bars à entraîneuses euh, pardon, le forum du site Basketime ( http://www.basketime.net/news/ ). C'est un forum de qualité et il y a une bonne ambiance. Tellement bonne que certains forumeurs ont pris l'habitude de se retrouver une fois par an à Paris pour le All Star Game de la LNB. J'ai eu la chance de faire partie de ces forumeurs le 29 Décembre 2007 et ce, pour la deuxième fois après l'édition 2006. Tout était prévu à l'avance de mon côté: billets de trains réservés, chambre d'hôtel aussi grâce à une relation, billets pour le match acquis par notre bien aimé Webmaster et brasserie réservée pour un petit frichti avant le match.

Donc me voilà en train de me geler les miches (et le reste) à 6h du mat sur le quai de la gare de Mulhouse en attendant le TGV Est à direction de Paris. Le train se met en place et je m'installe dans un compartiment 1ère classe (parce que je le vaux bien, et puis surtout quand vous réservez suffisament à l'avance, c'est vraiment pas cher). Et là déjà bonne surprise, très peu de monde dans le wagon. Je me dis que ça va être bien, d'autant plus que je ne suis pas très fatigué malgré les pauvres 3 heures de sommeil que j'ai derrière moi. J'ai eu le temps d'aller acheter la presse du jour, mon baladeur est chargé, j'ai encore deux bouquins au cas ou et la DS avec Zelda. Je suis paré. Le train part, le voyage se déroule normalement jusqu'après Strasbourg. A ce moment, une voyageuse, que j'avais vu monté à Mulhouse, a changé de siège vu qu'il restait beaucoup de places libres. Elle s'est mise dans le sens de la marche, comme font beaucoup de voyageurs un peu sensibles. Rien à redire. Enfin rien à redire jusqu'à ce qu'elle se mette à me fixer avec insistance (j'ai bien vérifié, il n'y avait que moi dans son champ de vision). Bon, je me suis dit que je devais lui rappeler quelqu'un ou qu'elle était fasciné par les obèses. Bref, je me replonge dans mon journal. Quelques instants plus tard, je relève la tête et paf, elle me fixe encore! Et là en plus, elle se met à pleurer! Mais qu'est ce que j'ai bien pu lui faire??? Et ça dure bien une dizaine de minutes comme ça: je détourne le regard, quand je relève la tête, elle me regarde encore et elle se remet à pleurer... Là ça suffit, je lui demande ce qui ne va pas, elle me répond dans un allemand mélangé d'anglais et de schwitzer deustch qu'elle ne parle pas français mais que ça va, qu'elle est désolé. Bon. Je retourne à ma place et là, elle me refixe de nouveau et se remet à pleurer! Le passager qui se trouvait au même niveau que moi de l'autre côté du couloir finit par me demander ce qu'il se passe. Je lui réponds que je n'en sais rien, que je n'avais jamais vu cette femme avant et qu'elle m'avait dit que tout allait bien. Enfin bref, je commence à montrer de plus en plus ostensiblement mon agacement. Là, cette femme finit par fermer les yeux pour ne plus me fixer mais les larmes continuent à couler le long de ses joues. Je me dis qu'au moins je vais pouvoir me concentrer sur autre chose. Mon voisin semble soulagé, il a dû croire qu'elle avait reconnu en moins le monstre qui avait violé son chien ou celui qui avait mangé ses enfants. Enfin bref, il est plus détendu. Surtout qu'il est accompagné par son fils, un bout de chou de 4 ans. Le gars décide subitement d'engager la conversation, mais je ne me souviens pas de grand chose si ce n'est qu'à un moment, il me demande si je veux voir un truc bizarre. Machinalement je réponds: pourquoi pas. Mais avec le recul, j'aurai dû faire attention, il aurait pu me montrer des choses que je n'avais pas forcément envie de voir... Mais là, heureusement, c'était plutôt marrant. Il avance son index vers le bus en plastique avec lequel joue son fils. Celui-ci s'arrête de jouer et fixe l'index avec des yeux exorbités! Et là, le père effleure le bus et immédiatement le gamin hurle NOOOOOONNNNNNN!!!! Puis il crie à son père: LINGETTE, LINGETTE! Son père sort un paquet de lingette nettoyante qu'il tenait prêt de lui. Le gosse prend une lingette et se met à nettoyer frénétiquement son jouet... Un gamin de 4 ans avec des TOC, j'avais jamais vu ça. En tous cas, ça m'a bien fait rire même si dans l'absolu, c'est plus inquiètant que drôle. En tous cas, ça n'avait pas l'air d'inquiéter son père. Après ce voyage un peu bizarre, l'arrivée à Paris!

Bon il pleut, les nuages sont tellement noirs qu'on dirait qu'il fait nuit mais ce n'est pas grave. Direction le métro pour aller déposer mes affaires à mon hôtel. Je le trouve très facilement, la façade donne plutôt confiance, j'entre dans cet établissement que m'a conseillé une connaissance. Le réceptionniste se montre très poli et accueillant. Je prends ma clé et monte déposer mes affaires. Première chose, les WC sont sur le pallier. Je n'aime pas trop ça mais bon, je me ferais une raison. J'ouvre la porte de ma chambre: sobre, assez vieillotte mais rien de scandaleux. Par contre, faudra qu'on m'explique le coup du bidet situé entre la porte d'entrée et le lit.... Bref, je range mon sac, ferme la porte à clé et descend déposer cette dernière à l'accueil. Là, dans l'escalier, je tombe nez à nez avec deux superbes créatures habillées de la même manière: très longues bottes en cuir, jupes microscopiques dans la même matière et petits hauts roses ultra moulants. Les belles plantes sont toutes les deux maquillées comme des voitures volées. Je marque un temps d'arrêt, puis je reprends ma descente tout en disant bonjour et en regardant le sol. Là, en guise de réponse, j'ai droit à un bonjour tonitruant de la part de la plus grande
des filles, et le tout avec un fort accent slave. L'autre se contente de glousser. Puis elles me disent, à ce soir... Un sourire gêné et j'accélère au risque de dévaler le reste des marches avec mon imposant et magnifique derrière. J'arrive à l'accueil et là, le réceptionniste me demande si j'ai vu les filles, je réponds un peu gêné que oui et il me dit que, si l'envie m'en prend, je peux les avoir les deux le soir même. Il me fera même un prix. Hé bé... Mais où j'étais encore tombé moi??? Fallait que je me fasse une raison, j'étais dans un hôtel de passe. Je réponds un NON franc et immédiat au réceptionniste qui comprend assez vite que je ne suis pas là pour la gaudriole. Je ne demande pas mon reste, je lui confis ma clé et je pars à la recherche d'un café pour prendre un petit noir et une tartine (oui, une seule) histoire de me remettre de mes émotions. Je marche un peu dans le quartier de la gare de l'Est, c'est populaire et assez sympa. J'aime bien me balader dans ce genre de coin avec mon baladeur sur les oreilles. Je trouve un café, je m'installe, déguste mon kawa et ma tartine puis direction Bercy. J'arrive en face du POPB et de la brasserie où nous avons tous rendez vous. La petite peur que je ressentais l'année passée n'est plus là. Je me demande toujours à quoi vont ressembler ces personnes avec qui je discute très souvent mais que je n'ai jamais vu en chair et en os. Mais bon, après tout, ils peuvent avoir 3 paires d'yeux, pas de bras et 15 tentacules, qu'est ce que ça peut bien faire? Enfin je dis ça mais si un jour arrivait un homme poulpe en me disant, salut je suis Naaba, ça va? Hé ben ça me ferait quand même quelque chose, ne serait-ce que pour l'odeur de marée... Bref.

Le premier camarade qui s'en vient est Karl notre webmaster bien aimé avec qui j'essaye de co-gérer une équipe dans une simu affiliée au site dont il s'occupe et qu'il a créé. Il est venu avec sa charmante compagne qui a bien du courage vu qu'elle semble avoir un intérêt assez limité pour le basket. Ils ont tous les deux l'accent chantant du Sud Ouest. Je ne suis pas déçu, ils sont tous les deux très sympas. On s'installe déjà dans la brasserie vu qu'apparement nous sommes les seuls à avoir bien prévu le coup mais ça, j'aurai dû m'en douter. Après quelques minutes d'éffarement devant les prix pratiqués à Paris, on tâche de faire mieux connaissance devant un café pour les réchauffer car c'est qu'elles sont sensibles au froid ces bêtes là. Puis on attaque le dur: les apéros. On en profite pour faire mieux connaissance. On parle assez vite de nos lieux de vie respectifs. Et je suis assez surpris de l'image qu'ils ont du Nord Est de la France. Ils me disent que pour eux c'est un lieu où il fait froid (en hiver c'est vrai mais en été, on crève de chaud) et que quand ils en entendent parler dans les médias, c'est toujours pour des faits divers sordides... Il est temps qu'ils viennent passer quelques jours à la maison! Puis, les autres commencent à arriver au compte-goutte. Breizhwan et son frère, puis Kortex nous rejoignent. Hé ben laissez moi vous dire, ils ont tous une belle tête de drogué ou d'alcoolique. D'ailleurs vous pouvez en avoir la preuve sur le site consacré à cette sortie: http://kaurore.blogsite.org/BASKETIME/BT_PARIS_2007/Basketime.html.

Mais bon, l'ambiance est bonne, les picons défilent et la viande est vite avalée. On discute beaucoup de nos simus de basket et Aurore, la compagne de Karl, fait preuve d'un flegme admirable devant le peu d'intérêt que déclenche chez elle ce sujet. Puis on parle un peu de catch (c'est une autre de mes grandes passions). Enfin, Unkle B et sa compagne (Elie), Smasch et sa compagne, Filippe et Alexiel nous rejoignent pour boire un godet avant le match. Eux aussi ont des belles têtes de délinquants. Mais bon, je fais contre mauvaise fortune bon coeur et je me dis que je n'ai pas le droit de priver ces pauvres gens de ma présence salvatrice. Et puis surtout, je me marre bien et je suis impatient de voir ce que va donner le match. D'ailleurs il va être temps de se bouger, les portes du POPB vont ouvrir. On demande la note. C'est alors avec un sentiment de fierté mêlé de honte et de stupéfaction qu'on se rend compte qu'on a bu 26 picons, sachant que la plupart ont été bu par les 5 mêmes personnes (voir le scan de la note sur le site dont j'ai mis le lien juste avant). Evidemment je fais partie de ces personnes. Mais finalement, personne n'était bourré ou ne serait-ce qu'un peu joyeux. On était concentré et impatient. Le All Star Game est souvent présenté à tort comme le summum d'une saison de basket. C'est avant tout un spectacle, à ce titre il est destiné à populariser le basket auprès du grand public. Les connaisseurs (c'est un peu pédant comme expression mais bon), eux, viennent surtout voir les meilleurs joueurs de la saison, attendent du match qu'il ne se transforme pas en concours de dunks (il y en a déjà un de prévu durant la soirée) et espèrent aussi en prendre plein les mirettes pendant les différents concours: dunk donc, 3pts et meneurs.

Déjà, la chose se présente mal puisque Nike, qui organise le All Star Game pour la LNB, a cru bon d'engager un "animateur" pour seconder George Eddy dans la présentation de la soirée. Ce gars là ne connait pas grand chose au basket à l'évidence mais il fait comme si. Il sourit tout le temps, interrompt M. Eddy et répète des choses que celui-ci vient de dire de manière claire. Il ressemble aux gars qui vous annoncent que oui c'est exceptionnel et valable seulement aujourd'hui dans votre hypermarché Mammouth, la palette à la diable de 500g avec sa sauce moutarde à l'ancienne, viande d'origine française, est à seulement 3 euros 50. En clair, il m'a bien gonflé pendant toute la soirée ce type. A part ça, l'organisation a été assez pro. On a eu droit à un dj (le même que d'habitude, pas le meilleur, pas le plus mauvais), la troupe de danseuses du Barça (confortables à l'oeil) et le drum band du Miami Heat (qui passe certainement mieux comme animation de complément que comme star de la soirée, mais sympa quand même). On va parler tout d'abord des concours qui étaient au nombre de 3:

-le concours des meneurs: une belle victoire de Jimmal Ball grâce au shoot du milieu du terrain ce qui a eu le mérite de faire bouger la foule. Il a battu Aymeric Jeanneau en finale, alors que celui-ci avait réussi quasiment tous ses shoots mais il a eu le malheur de louper quelques passes. Marc-Antoine Pellin a lui été éliminé au 1er tour à cause d'un manque de réussite aux shoots, sinon il était clairement le meneur le plus rapide du plateau. Sean Colson a fait le minimum syndical, sans trop forcer. Il a donc été logiquement éliminé au 1er tour.

-le concours de dunks: pour beaucoup, c'est LE must du All Star Game. C'est vrai que c'est un rendez vous incontournable, très spectaculaire. En plus, en France on a des talents de niveau mondial dans ce domaine. Et là évidemment, rien ne vaut le visuel. J'ai trouvé un petit lien vers un petit recap légèrement incomplet du concours: http://www.dailymotion.com/relevance/search/concours+de+dunks+2007/video/x3wnq9_all-star-game-francais-2007-concour_sport. On y voit notamment le tenant du titre, Guy Dupuy faire des dunks proprement monstrueux. Il semblait imbattable. Mais le jeune Max Kougere lui a donné du fil à retordre avec notamment un dunk avec appel et course d'élan derrière le panneau. Les autres participants ont eu du mal, si ce n'est peut être Steve Lobel mais il fait quasiment toujours le même dunk et quand en plus, il le rate, forcément ça le pénalise. Tout c'est joué avec un coup du sort. Guy Dupuy devait réussir son dernier dunk et il avait besoin que quelqu'un lui envoie la balle contre le panneau. Il a demandé à Max Kougere de le faire mais comme ils ne s'étaient pas entraînés ensemble, Guy Dupuy n'a jamais pu exécuter son dunk parfaitement. Il y avait du coût, un léger sentiment de frustration aussi bien de la part de Dupuy que du public. Mais c'était un concours de haute volée et Kougere fait un très beau vainqueur.

-le concours à 3pts: Un festival Cédric Ferchaud. Jugez plutôt, lors de la finale il fait un score de 22 avec un 5, 5, 4, 5 et 3 (sur 6pts possible à chaque fois) sur les 5 chariots. Impressionant. Seul Yohann Sangaré semblait pouvoir lui donner du fil à retordre mais il n'a rien pu faire face au dernier passage du joueur palois. En tous cas, c'était très plaisant à regarder.

On va maintenant parler du match. L'introduction des équipes a été voulue spectaculaire, mais ce fut un peu raté. D'abord, on met la salle dans le noir (ça marche toujours ça). On se rend compte que les lignes du terrain sont fluorescentes (très sympa) et puis là, le soufflet est retombé puisque les organisateurs ont fait venir un saxophoniste qui a joué trop longtemps ce qui a énervé et frustré un public avide de spectacle. Puis le drum band du Heat est entré pour accompagner la présentation des joueurs. C'était un peu mou mais bon, ça va commencer à jouer et ce n'est pas trop tôt car autant vous le dire, votre serviteur se sent à l'étroit sur les sièges minuscules du POPB. Je déborde un peu sur le siège d'Elie à ma gauche (dis d'ailleurs, le déodorant c'est pas fait pour les chiens), et sur le couloir à ma droite. En plus, je n'ai pas de place pour mes jambes. Enfin bref, il était temps que ça commence. Tout d'abord, les 5 majeurs: côté étrangers: Ricardo Greer, Chevon Troutman, Bryon Rush, Sean Colson et Marc Salyers. Côté français: Nando de Colo, Nicolas Batum, Cyril Julian, Alain Koffi et Marc Antoine Pellin. Les jeunes français ne se sont pas laissés faire et imposer tout de suite leur jeu notamment grâce à de Colo qui a été très impressionant: fluide, maîtrisant les fondamentaux, aussi bon aux shoots qu'à la passe.. Bluffant pour un si jeune joueur. Par contre, la défense intérieure était un peu lâche ce qui a donné l'occasion à Chevon Troutman de marquer 12 pts en 8 minutes et à chaque fois il a été tout seul! En attendant, Salyers et Colson nous montraient qu'ils n'étaient absolument pas concentrés et qu'ils n'en avaient pas grand chose à foutre. Et le constraste était saisissant avec des joueurs comme Masingue et Badiane en face, qui eux n'ont pas brillé offensivement mais ils ont envoyé en défense! D'ailleurs Masingue et Nsonwu se sont mis quelques belles tartes lors de leurs duels (ils se sont pas battus hein, les contacts ont été virils on va dire). Les français ont capitalisé sur leur hargne et sur leur volonté de jouer un vrai match. Pellin et de Colo ont fait en sorte de trouver leurs intérieurs et ça a marché puisque Julian et Koffi ont été très présents offensivement. Nicolas Batum, lui, mettra une mi-temps à régler son jeu et il finira par être efficace en fin de match. Sans Greer et Troutman, les américains auraient véritablement bu la tasse étant donné l'intensité défensive des français, ce qui est assez inhabituel pour All Star Game. J'ai beaucoup apprécié qu'il y ait un vrai match, avec des embryons de systèmes appliqués en attaque, un jeu construit et une défense très présente. Koffi notamment était partout: de très bons moves offensifs (hooks, panier suite à un rebond offensif, bonne prise de position dans la raquette face à des gros pourtant) et un gros abattage défensif (3 contres et 4 steals qui vont bien). De fait, il était pour moi le MVP logique de ce match mais les votant ont choisi Nando de Colo. Il est vrai qu'il a laissé une énorme impression lors du début de match où il était d'une incroyable facilité et il a réussi tout ce qu'il tentait mais il a perdu quand même pas loin de 9 ballons. Mais bon, ce n'était pas scandaleux non plus.

Pour résumé, on aura eu un match très plaisant, très engagé. Les français ont misé sur l'intensité défensive et les américains ont du être surpris d'avoir des jeunes joueurs aussi motivés. Ce n'était pas le show attendu par beaucoup et ça a du décevoir certains spectateurs. Moi au contraire, j'ai vraiment apprécié et j'ai donc été un peu surpris par la réaction des médias non spécialistes qui ont parlé du All Star Game le moins intéressant depuis longtemps. Comme quoi, la notion de spectacle est vraiment consubstantielle de ce type d'évènements. Il faudra encore beaucoup de temps pour que le grand public dépasse le phénomène TP et top ten.

Comme Karl et Aurore, j'ai quitté la salle un tout petit peu avant la fin du match. Pour éviter la foule et retourner dans mon fabuleux hôtel de passe.. Bref.. Bon je prends le métro et j'arrive près de l'hôtel. Je vais me faire un grec (en Alsace, on appelle ça döner) avant de rentrer parce qu'il fait faim, alors déjà en région parisienne, faut dire ce qui est, la viande est vraiment pas bonne. En plus on vous la sert dans un tout petit sandwich et elle est découpé en espèce de gros cubes, on dirait des chewing-gums au gras. Heureusement, on noie ça sous les frites, ça compense. Je retourne à mon hôtel, je vais à la réception et là, je retrouve le réceptionniste en larmes... Je m'inquiète de son sort et là il me dit qu'en fait les deux filles qui travaillent pour lui se sont faites embarquer par la police. Il était éffondré! A croire que c'était la première fois que ça arrive. Je sentais que j'allais y passer une bonne partie de la nuit, ce monsieur ne me lâchant pas la grappe. Il avait besoin de parler. Moi de dormir. Heureusement, ces deux poules sont arrivées, la police ne les a pas gardé! Merci la bonne vieille hypocrisie occidentale qui condamne moralement la prostitution pour la tolérer dans les faits (c'est le racolage qui est interdit en France)! Je vais de ce pas me coucher, laissant ces 3 personnes à leur joie. Et bizarrement, ma nuit fut très calme! C'est un hôtel de passe, mais pas seulement apparement. Une bonne partie des chambres étaient occupées par des touristes. Le lendemain, debout à 5h pour prendre un TGV vers 8h. Je vais dans ces fameux WC qui sont communs à tout l'étage. Au moins, c'est propre, c'est déjà ça. Je fais ce que j'ai à faire et après avoir tiré la chasse, je remarque un petit billet scotché sur le miroir du mur. En fait, après avoir tiré la chasse, il faut remplir un seau qui se trouve au pied de la cuvette pour remplir de nouveau la chasse d'eau... Le charme désuet des vieux hôtels parisiens... Ensuite direction la douche, mauvaise surprise, faut payer 3 euros... ou 50 pour la "spéciale"... Je veux même pas savoir ce que c'est... Le réceptionniste me dit que pour moi la douche est gratuite, même la spéciale si je veux. Oui mais non, je crois que je vais éviter de revenir chez moi avec une mycose ou pire. Je finis de me préparer et direction la gare de l'Est. Dans le TGV j'ai repensé à cette journée: des fous, des putes, des amis, du basket... Une allégorie de la vie? Pas de la mienne en tous cas! Enfin, pas tout le temps quoi.