dimanche 16 septembre 2007

C'est la rentrée.... et on ne peut pas y faire grand chose.




Voilà, c'était écrit. En tous cas, ça l'était sur le calendrier et sur les papiers que j'ai reçu de la faculté. Il a bien fallu s'y résoudre et se lever avant 13h. Dieu que je déteste me lever tôt le matin, encore plus pour aller faire quelque chose qui ne m'intéresse pas toujours. Hé oui, je sais que ça énerve particulièrement les professeurs quand on dit cela mais c'est la triste réalité. On s'emmerde parfois sec en cours et cela même à l'université, même avec des cours qu'on a choisi. Alors on entend toujours les mêmes conneries: "personne ne t'a obligé, tu peux faire une autre filière, bosser tout de suite" ou bien encore le fameux "les cours ne sont pas obligatoires". Un beau tissu d'âneries, comme si aujourd'hui on pouvait se permettre de cracher sur une formation supplémentaire, comme si tous les cours universitaires étaient enthousiasmants et enfin comme si tous les maîtres de conférence ou les professeurs étaient de grands pédagogues. Si à tous ces aléas, vous rajoutez le fait que sans mes 10 heures de sommeil, je suis la forme vivante qui se rapproche le plus du Grizzly, aussi bien physiquement que psychiquement, vous obtenez quelqu'un qui parfois s'ennuie ferme quand il n'est pas à deux doigts de s'endormir.



Alors bien évidemment je pourrais me coucher tôt mais ça non plus, c'est pas mon truc. Je suis complètement déphasé. Du reste l'heure à laquelle j'écris ce message, en est un exemple frappant. Mais ça a toujours été comme ça chez moi. Je suis un grand consommateur de télé et de jeux vidéos, deux vices qui incitent à être un oiseau de nuit.



Bref, tout cela ne va pas m'aider pour ce Master mais ça devait déjà être le cas avant et je m'en suis pas trop mal tiré jusque là donc espérons que cela dure. Le point positif, car il y en a, c'est que je retrouve mes petites habitudes de citadin: acheter mes journaux tous les jours (je dois bien dépenser plus de 30 euros par semaine en quotidiens et hebdomadaires, et je ne compte pas les abonnements et la presse que je retrouve chez mes parents), aller manger au moins deux fois par semaine au döner qui se trouve en face de mon appartement (Volkan, le meilleur de Strasbourg à ce jour pour moi depuis que celui de la galerie à l'En Verre a fermé dans des conditions plus que scandaleuses d'ailleurs), sortir avec mes amis (hé oui, croyez moi si vous voulez, mais il y a plus de bars et restaurants à Strasbourg qu'à Cernay, étonnant non?), aller au cinéma etc etc.... Ca compense un peu mais pas toujours. Parce qu'il faut aussi se taper la foule, la complexification de la vie courante (faire ses courses sans voiture,ça peut se révéler douloureux pour le dos), un certain éloignement avec la famille (même à bientôt 27 ans, on est pas à l'abri du spleen, mais bon, chez moi c'est aussi dû à certains évènements passés donc c'est un peu particulier) et puis toujours ces cours qui mine de rien, rythment votre vie et pas toujours de manière très heureuse.



Bien sûr, une grande partie de la population considère que les études, ce sont des moments privilégiés de liberté et de farniente. C'est sûr qu'on est pas à la mine ou dans une fonderie et qu'on passe de très bons moments mais, comme dans tous parcours scolaire, il y a des périodes vraiment éprouvantes. Des devoirs à rendre le même jour qui font que vous faites des nuits blanches, surtout quand comme moi, vous avez du mal à vous organiser. Des examens où vous cumulez fatigue et pression. Si en plus vous devez bosser pour payer vos études, faut vraiment avoir la foi, ou n'avoir aucun autre choix, pour y arriver. Parce que si on entend à longueur de reportages combien les jeunes d'aujourd'hui sont nuls, combien c'était mieux avant, combien l'école a failli et autres bêtises du genre, je peux vous assurer que nous, on nous les donne pas nos examens. J'ai eu mon bac assez facilement mais ça m'a pas empêché d'avoir de mauvaises notes dans des matières que je pense bien maîtriser. Pareil pour les examens à la fac, les correcteurs sont loin d'être indulgents. Que de plus en plus de quasi illétrés passent les mailles du filet, je veux bien le croire, mais cela est dû aussi au fait que le nombre d'élèves a explosé depuis 40 ans et que les moyens et les méthodes ont du mal à suivre. Je ne crois pas à la génération sms plus bête qu'une autre. Qu'elle maîtrise moins bien l'orthographe, ça ne fait aucun doute mais en même temps, elle est face à des changements qu'aucune autre génération n'aura jamais vu. Internet, informatisation, mondialisation... elle maîtrise d'abord ce qu'elle pense être le plus utile. Et puis n'exagérons pas quand même, je suis entouré de gens plus jeunes que moi, et la plupart sont des gens tout à fait intelligents et qui iront loin pour la plupart. Et pourtant je ne suis pas dans un ghetto pour surdoués mais dans une fac ouverte à tout les bâcheliers et capacitaires en droit.



A écouter Finkielkraut, Ferry et autres Marseille, le système éducatif français ne formerait plus que des idiots. Les problèmes actuels ne doivent pas non plus nous faire jeter le bébé avec l'eau du bain. La majorité des élèves passés par l'école française savent lire, écrire, compter et se sont formés de telle manière à obtenir un emploi. Pour que ça se développe encore et qu'on évite de laisser des milliers de jeunes sans rien, je vois mal ce qu'on peut faire d'autres que de réduire le nombre d'enfants par classe, envoyer les enseignants expérimentés dans les zones difficiles, donner enfin les moyens qu'elle mérite à la Recherche française... Après, sans traitement social d'autres problèmes connexes, mais intimement liés à l'échec scolaire comme la ghettoisation et la précarisation de la société, on ne pourra pas tout faire.



Ce débat sur le niveau rejoint le débat aussi sur l'insécurité à l'école. Encore une fois, je suis pas convaincu que c'était mieux avant. Je me rappelle d'un ancien prof dans un lycée technique qui me racontait que dans les années 50-60, des élèves lui lançaient des boulons et que certains ne savaient même pas comment utiliser un stylo. Alors évidemment, c'est un exemple parmi d'autres mais franchement , je crois que les problèmes causés par la démocratisation font qu'on jette plusieurs générations aux ordures alors qu'en fait elles sont juste différentes car elles vivent dans un monde qui n'a certainement jamais évolué aussi vite de toute l'histoire de l'humanité.



Mais bon, d'aucun pense que la sélection, la rationnalisation et la hausse du coût des études sont les solutions aux problèmes actuels. Je pense que l'absence de sélection fait honneur à la France. Avec elle, beaucoup de parcours atypiques n'auraient pas pu accomplir les grandes choses qu'ils ont accompli, et j'en connais quelques uns de ces parcours. Le problème c'est surtout l'orientation, les conseillers sont peu, et mal formés, et leurs moyens sont dérisoires. Quand aux droits d'inscription, si je suis le raisonnement de Jacques Marseille, on en imposerait à tout le monde, mais les plus faibles revenus et patrimoines se verraient rembourser. Autant ne rien leur demander à ces gens là, je ne vois pas à quoi ça sert de leur prendre avec une main ce qu'on va leur rendre avec une autre. Pour les autres, il y a les parents, les boulots ou le crédit. Ceux qui ont des parents qui ont les moyens, pourquoi pas. Mais penser que faire bosser ou endetter des étudiants leur assurera de meilleurs conditions de travail, c'est de la bêtise pure et simple. Ce que la fac gagnera en moyens, l'étudiant le perdra en sérénité et facilité de travail. Je dis pas que ce serait impossible, mais je dis que le taux d'échec ne baisserait pas dans ces conditions. Développement du mécénat, des formations professionnelles payantes (payées grâce aux multiples budgets issus des cotisations ou des subventions) et puis surtout que l'Etat prenne ses responsabilités: il faut une augmentation du budget de l'éducation et de la recherche. Je sais que la situation financière de l'Etat n'est pas brillante, mais l'éducation, au même titre que la Santé, la Justice et la Culture, ne devraient pas voir leurs budgets touchés par des économies. Plus facile à dire qu'à faire, mais après tout je suis de gauche, donc forcément un peu utopiste.



Bon voilà on passe du doner à l'éducation en France. Je digresse, je suis désolé. Enfin non pas tellement mais bon, je sais que tout ça ne parait peut être pas très logique mais après tout, vous pouvez toujours aller sur un autre blog hein, personne vous oblige à me lire. Toutefois je comprendrais très bien que vous restiez scotchés, le talent est une drogue dure. Je précise tout de même que c'est du second degré. Non mais je dis ça, ça parait évident à certains mais j'ai appris, parfois à mes dépends, que ça ne l'était pas pour tout le monde. Par exemple, quand ma mère me demande où je vais ce soir et que je réponds que je vais envahir la Pologne et que si je suis en forme, j'annexerai l'Autriche, il lui arrive de douter. Et pourtant je vous assure que rien ne peut le laisser penser, mais c'est ça une mère, ça s'inquiète pour un rien. Et puis tant qu'à faire, j'envahirai plutôt le Luxembourg et la Suisse, c'est plus prêt et je suis un peu fainéant.



A propos de cela, il se fait tard et votre humble serviteur à du se taper un des plus mauvais matchs de basket qui lui est été donné de voir, et pourtant j'ai vu jouer Matthieu Sturm, avec le France Croatie d'hier, ensuite le match de l'OM, dont votre serviteur est un fan, je vous laisse deviner l'état de mon cerveau après tant de médiocrité en une seule après midi.



Heureusement, un bon doner chez Mehmet à Cernay, une redif de Tottenham-Arsenal ainsi qu'un Russie Lituanie de haut vol m'ont remis sur pieds. En attendant bien entendu les Feux de l'Amour Lundi après le 13h et Plus Belle la vie. Mais ça on en reparlera une autre fois...






Voilà un homme qui peut se vanter de m'avoir fait casser une bonne dizaine d'assiettes, tordre quelques fourchettes et réveiller quelques voisins en hurlant de colère et d'exaspération. Si vous voulez me faire une crasse pour mon anniversaire, offrez moi un de ses bouquins. Je crois que je ne survivrai pas à sa lecture.








(source photo: Le Monde)




En voilà un autre qui lui peut se vanter de m'avoir rendu la rentrée plus facile. Quel excellent album, je l'écoute en boucle et je vous conseille vraiment de l'acheter. Il en vaut la peine, comme quasiment tout le reste de sa discographie d'ailleurs.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu dresses un bilan plutôt favorable de notre système éducatif que je ne partage pas totalement.
En effet, si comme toi je pense qu'il ne faut jeter le bébé avec l'eau du bain, pour reprendre ton expression, je n'ai jamais été conquis par ce système éducatif.
Je le trouve trop peu tourné vers le milieu professionnel tout d'abord. Quand on arrive sur le marché du travail, et ce même si on a réalisé des stages en entreprise (ce qui a été mon cas) on ne sait pas ce que c'est que de travailler, être productif (je suis sûr que cette notion te fera dresser les cheveux sur la tête, mais c'est un mal nécessaire de nos jours si on veut tirer tout le monde vers le haut) et agir intelligemment dans le milieu de l'entreprise.
Mais ce qui me chiffonne le plus avec ce système c'est son incapacité à accoucher de personnes motivées, intéressées et bien orientées. Je connais beaucoup de personne qui ne se sont pas engagés dans une voix par vocation et avec la certitude que c'est dans cette voix que leur avenir se trouve. Cet échantillon n'est certainement représentatif, du moins pas totalement, mais j'ai la prétention de croire qu'il suffit à mon analyse. En France, on est mal orienté, on se retrouve souvent sans débouchés où dans une filière qui au final n'est pas la bonne. Ca été mon cas bien que j'ai acquis dans mon parcours scolaire 3 diplômes qualifiants.
Donc si je ne suis pas du tout en adéquation avec les ridicules solutions proposées par l'Etat fraichement nommé, je ne suis pas non plus d'accord avec un potentiel enjolivage de ce système. Il y a pire ailleurs c'est certain, il a ces qualités, c'est encore plus sûr. Mais ces lacunes sont en partie responsable des difficultés françaises actuelles.
Si chacun faisait un travail qui le motive et l'intéresse, un métier dans lequel il s'éclate et pour lequel il aime se lever le matin (pas tout le temps, mais au moins souvent !), peut-être les rouages de notre antique machine étatique et économique tourneraient-ils mieux. Adhérer aux idées de sélections non, promouvoir des idées d'orientation oui.
C'est sans doute utopique (et pourtant je suis démocrate et non de gauche) mais si on ne commence pas par là, on aura toujours des gens qui arrivent en bout de cursus avec un diplôme pour lequel il n'était pas destiné. Prenons le problème à la base qu'est l'orientation de l'individu avant de vouloir élaguer au sommet de la pyramide éducative que sont les études universitaires.

Bigbenny a dit…

Je ne dis pas le contraire de toi: "Le problème c'est surtout l'orientation, les conseillers sont peu, et mal formés, et leurs moyens sont dérisoires". Je ne le dis peut être pas assez et suis trop "en réaction" par rapport aux discours que j'entends souvent. Je te rejoins tout à fait sur l'orientation, j'en ai moi même été victime et ça a failli me coûter très cher.
Je sais très bien aussi qu'il faut aller vers une professionalisation accrue de certaines filières. Mais ce qui me gêne dans la volonté manifeste de faire rentrer l'entreprise à l'école, c'est qu'on met de côté la recherche fondamentale aussi bien dans le domaine scientifique que dans celui des sciences sociales. Je persiste à penser que quelqu'un sera d'autant plus productif que quand il fera quelque chose qui lui plait, en tous cas c'est mon cas et rien ne sert d'imposer une manière de faire, de voir ou de penser au simple prétexte que ce sont celles qui ont cours actuellement sur le marché. Les stages, les initiations, les formations professionalisantes, oui bien sûr que tout cela est nécessaire. Mais une entreprise ne peut pas et ne doit pas s'occuper de programmes scolaires ou fixer des objectifs pédagogiques. D'abord parce que toutes les entreprises n'ont pas les mêmes besoins, ensuite parce qu'il est de plus en plus rare qu'on fasse sa carrière dans une seule entreprise et donc être formaté serait un énorme désavantage et enfin parce qu'on n'oublie trop souvent que c'est la recherche fondamentale à but non lucrative qui a fait les plus grandes découvertes de notre temps ou développer les concepts et idées les plus discutées et reprises dans nos sociétés modernes.

Putain qu'est ce que j'écris bien.