samedi 6 octobre 2007

Rap, Musique que j'aime

C'était le titre d'un morceau de Zoxea (d'ailleurs quelqu'un a des nouvelles de lui?) sur l'album A mon tour d'briller. Il correspond tout à fait à ce dont je veux vous parler. La musique a une importance capitale dans ma vie et cela notamment grâce au rap. Au bien sûr ce serait vous mentir, et vous savez que j'en suis incapable, que de vous dire que dés mon plus jeune âge, j'écoutais The Last Poets, Grandmaster Flash and the Furious Five, Public Enemy ou les mixs de Dee Nasty. Ah ça non, j'en étais même très loin! Je crois que la première K7 que j'ai acheté devait être une compil de morceaux joués au synthétiseur et d'ailleurs je crois que ça s'appelait... synthétiseur. Roh la vache, avec des morceaux de Vangelis Papathanassiou à la pelle ainsi que du JM Jarre et du Mike Oldfield... Là rien qu'en écrivant j'ai un coup de vieux. Il faut dire que je devais avoir 8 ou 9 ans quand c'est sorti. Et qu'est ce que j'ai pu écouté ça! J'ai même acheté toutes les autres compils qui sont sorties! Je l'écoutais surtout dans la voiture, j'adorais ça. Par contre le reste de ma famille... Je me souviens notamment de vacances dans le Jura mémorables à plus d'un titre. Déjà, c'est la première fois que mes parents nous emmenaient dans un endroit où on ne pouvait pas se baigner et ça, pour mon frère comme pour moi, c'était un sacrilège. Passer de la côte Basque à Mouthe, c'est pas facile pour un individu normal, alors des mômes capricieux de moins de 10 ans.... Alors en plus de gérer ça, faut se taper les chariots de feu, Midnight Express, Oxygen, Tubular Bells et bien d'autres, pendant des heures avec pour seul fond visuel les forêts du Jura suisse sous la pluie (maintenant je pense que le spectacle me plairait mais à l'époque, tout ce que je voyais c'est qu'il n'y avait pas la mer). Si vous rajoutez à cela que ma soeur avait choppé les oreillons, vous imaginez les vacances de rêve! Enfin moi je pense que ça devait pas être facile pour eux mais après tout, si ça se trouve, tous les soirs ils se sont mis minables à la liqueur de gentiane et au vin jaune et se sont fait péter le ventre à coup de fondues et autres raclettes! Enfin même s'ils faisaient tout ça, mes parents devaient quand même se taper des heures de routes sinueuses sous la pluie avec du Vangelis et du Jarre dans la voiture! Ils devraient essayer ça à Guantanamo!




Et après ce fût l'arrivée du rap? Ah ben non ce serait trop simple, d'abord il y eut le prolongement naturel du synthé Bontempi: la Dance! Ralala j'ai encore moults compils dont les fameuses Plus Grande Discothèque du Monde avec le gars super souple sur la couverture qui essaye de se curer l'oreille droite avec le pied gauche et tout ça en faisant semblant de mixer des morceaux sur un fond d'écran digne d'un MO5 du type vague qui déferle au bien pochette transparente pour bien voir le disque rose. Ca c'était typiquement la musique de mes soirées au collège. Elles furent nombreuses et je m'enorgueillais d'organiser les plus grosses boums (certainement pour compenser le fait qu'on m'invitait rarement à celles des autres). C'était l'époque du 1er slow et des premiers poils. J'en bouffais du Capella, Anti Capella, Corona, Haddaway, Masterbox, 2 Unlimited, Captain Hollywood Project, Amnesia, Culture Beat, Outhere Brothers (des bons ceux là, auteurs du fameux Fuk U in The Ass) et autres Scooter! J'avoue avoir garder une tendresse particulière pour cette musique qui fait toujours son effet aux réunions d'anciens combattants de la cour de récré.












Puis vint le premier vrai gros choc "musical" de ma vie. Le rap me direz vous, et bien non! Ne soyez pas si impatient, ça vient. Non, là en l'espèce je parle de Queen. Le groupe de rock britannique dont le leader Freddie Mercury aura pu se vanter durant sa trop courte vie, de m'avoir ouvert de nombreuses perspectives musicales. L'album Innuendo m'a littéralement bluffé, je me souviens avoir demander un baladeur simplement pour cette pouvoir écouter ce chef d'oeuvre. Ca tombait bien, je devais subir une petite opération à l'époque donc grâce à mes yeux de chien battu et mon bagout de VRP, j'ai pu obtenir ce baladeur et là ce fut le bonheur. Même à l'hôpital. J'étais dans mon monde, même si j'étais au milieu d'autres enfants tous plus chiants les uns que les autres. J'étais dans le lit près de la fenêtre, avec mon baladeur sur les oreilles et je regardais les montagnes. En écrivant ça, je me rends compte qu'on peut croire que j'étais autiste mais pas du tout. En fait j'étais juste fasciné, surtout par le morceau Innuendo, vraiment magnifique, d'une diversité et d'une virtuosité à couper le souffle. Tout le monde a été marqué par The show must go on qui évidemment est une très belle chanson mais je préfère Innuendo. D'ailleurs je l'ai réécoutée récemment et je la trouve toujours aussi bien. Le reste de l'album a peut être un peu vieilli mais bon, ça le fait encore.


Et c'est seulement après ça que le rap a déboulé dans ma vie. Il est un peu venu par la porte de dérrière sans que je m'y attende. C'était durant mes années collège. C'était un ami de l'époque, et qui l'est resté d'ailleurs, qui m'en a parlé. Il était très enthousiaste. J'étais intrigué et surtout je voulais pas être exclu. Il me parlait d'un album qui allait sortir et qui devait tout casser. Du coup, je me suis dit que j'allais l'acheter et qu'on verrait bien. Cet album c'était le double album Ombre est Lumière d'IAM. Et voilà j'étais contaminé. Tout me plaisait, les prods géniales avec tous ces samples qui vont aussi m'ouvrir d'autres portes musicales par la suite, les textes cultivés et engagés et les références historiques et religieuses multiples. C'était un nouveau monde qui s'ouvrait à moi. Je voulais juste m'intégrer et finalement j'ai été happé par le mouvement. Et ça n'a pas arrêté puisqu'à l'époque, c'était un peu l'âge d'or du rap français. NTM, 2Bal 2Neg, La Cliqua, les X-Men, Oxmo Puccino, La Brigade, Mc Solaar (le bon vieux temps), Démocrates D, Madison le bourreau et Chrysto le barbare et j'en oublie. J'étais accro! J'achetais L'Affiche que je dévorais d'un bout à l'autre. Je me suis au Rap Us, et c'est devenu pire: Gangstarr, Wu Tang Clan, Nas, Jay Z, Notorious Big, Cypress Hill, MOP etc etc.... Mais ce ne fût pas facile de trouver de quoi me sustenter les oreilles. Tout n'était pas si facile pour un fan de rap dans la plaine d'Alsace. Heureusement on était, et on est toujours, un petit groupe d'amis qui partions faire des virées à Mulhouse, la grande ville du coin, 1 fois par mois. C'est ma mère qui nous emmenait puisqu'on avait un monospace. Et direct en arrivant direction la FNAC pour trouver les derniers albums sortis. De fait, on trouvait pas toujours notre bonheur et ça devenait de plus en plus dur puisqu'au fil du temps, la passion aidant, on devenait de plus en plus pointu. Mais bon, si on trouvait pas des cds, on allait voir les nouvelles baskets (je suis un dingue de baskets) puis on s'achetait des Grozny Cola chez Faller et hop direction le cinéma pour aller voir la dernière daube qui venait de sortir.








Mais je m'égare et je reviens au rap. Oui car je suis toujours un grand fan, plus que jamais. Je n'ai de cesse d'écouter les derniers Common ou Nas. Mais en plus le rap m'a fait découvrir James Brown, Marvin Gaye, Syl Johnson, Baby Huey, Otis Redding, Miles Davis, John Coltrane, Cannonball Aderley, Nina Simone, Billie Hollyday et même Jacques Brel, Charles Aznavour ou Léo Ferré. Le sample, que d'aucun appelait le sida de la musique à une certaine époque, et en fait une porte vers d'autres mondes et un hommage rendu par l'artiste qui l'utilise. Bien sûr tout n'est pas bon à prendre dans le rap ou la culture hip-hop en général mais c'est vrai de tous les courants musicaux. Ca me scie les nerfs quand j'entends des délires machistes, homophobes ou ultra-matérialistes mais bien heureusement, cette musique est bien assez forte pour ne pas se laisser happer par ces merdes. Le seul souci, c'est le problème d'image dont souffre le rap. Mais ça, il faut surtout l'imputer à mon avis à des gens à l'esprit fainéants qui se laissent guider par des médias qui le plus souvent ni connaissent rien. Mais on peut généraliser ce constat à bien d'autres domaines! Enfin bref, vous l'aurez compris, j'écoute énormément de musique. C'est absolument vital pour moi. Mais je fonctionne par périodes, c'est à dire que pendant un certain laps de temps, j'écoute souvent les 5 ou 6 mêmes albums et puis ça change en fonction de mon humeur. Par exemple en ce moment j'écoute le dernier Common, Finding Forever, Liquid Swords de Gza, C'est déjà ça d'Alain Souchon, Lucky Boy de Dj Mehdi et enfin je suis en train d'écouter toutes les cantates de Bach une par une pour retrouver celle qui m'avait tappée dans l'oreille à la radio sans que j'arrive à comprendre exactement laquelle c'était. Bref c'est un peu n'importe quoi et encore, là je n'écoute pas de rock parce qu'il y a peu j'avais un best of de Motorhead aussi dans le baladeur. Mais bon, ça me plait ce mode de fonctionnement et en plus la musique est peut être le seul endroit où je peux assez facilement satisfaire mon immense soif de connaissances (j'exagère à peine, ça me bouffe quand je sais pas quelque chose, c'est pourquoi je dévore journaux, essais, dictionnaires, récits historiques...). Alors autant se faire plaisir surtout que le net permet d'écouter avant d'acheter ce qui fait que j'achète mieux et donc plutôt plus en ce moment, mais ça, faut pas le dire à Pascal Nègre.


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